> L'ombre au tableau

[> Libre à qui veut !]

Crois moi, la vie peut être cruelle, la vie peut être moche, pénible, injuste. L’on ne sait pourquoi. Comme une grande symphonie qui se joue, rythme lent et régulier, mélodie douce et rassurante et soudain dérape sur une tonalité dure et froide, sournoise et violente. Le rythme s’accélère, et l’on ne comprend plus l’enchaînement des notes, incapable de déchiffrer la partition, on se perd, on essaye de se rattraper, on s’accroche, on suit comme on peut sans rien y comprendre. Fausses notes, erreurs, vides, silence, distorsions, ou tout simplement hors de la symphonie. Hors de la vie. On apprend de ses erreurs paraît-il, on peut choisir de les ruminer autant de temps qu’il nous faut pour les digérer, ou l’on peut choisir de passer outre, ne pas les reconnaître, les oublier, et passer à quelque chose d’autre. Passer à une autre partition. Passer à un autre épisode de sa vie. Ou simplement laisser tomber sa partition, laisser son instrument et s’en aller … Mourir simplement. Certains appellent cette grande symphonie vitale « le destin ». Comme quoi tout serait réglé comme sur du papier à musique. Comme cette partition que l’on doit suivre, sous peine de se voir perdu, exclu de l’orchestre, exclu de la société.

Le destin, beaucoup y croient, beaucoup le démentisse, pourtant, l’on sait chacun qu’a un moment de notre vie, nous avons regardé vers le ciel, et demandé « pourquoi ? ». Espérant que quelqu’un là-haut pourrait nous apporter une réponse. Aussi infime soit-elle. On finit par se résigner de notre manque de réponse, se disant que sans doute qu’il n’y a personne là-haut, ou alors qu’il se fiche de nous. Qu’il faut alors se débrouiller tout seul. Et c’est c’que j’ai fait …
Cette pensée fut émise de l’esprit d’Huralis. Ah, Huralis … Un Lucario assez spécial, qui a vécu beaucoup de choses dans sa vie. Il est passé de la douce symphonie au violent concerto d’une manière assez fracassante. Un long solo de violoncelle, instrument grave, parfois d’une sonorité qui fait grincer des dents, fut accompagnateur d’un grand moment de sa vie. Ce passage n’était autre que sa longue route vers sa liberté volée, qu’un simple passage dira-t-on. Eh bien, revivez le à sa place, ce passage, on verra si vous ne changerez pas d’avis après ça. Huralis n’est pas passé par les sentiers les plus faciles de la vie. Il est directement passé de la simple partition d’entraînement au grand et complexe concerto dont il est difficile de suivre le rythme. Enfin, ce n’est qu’un passé. Ce qui importe à présent c’est l’instant réel, actuel, ce qu’il se passe présentement. Il faut cesser de revenir sur son passé. Ce fut une phrase qu’il a du mal à avaler, mais finalement il s’est résolu à l’appliquer. Contraint, forcé, mais jamais il ne l’oublie, ce passé. Présent à chaque instant dans son cœur, jamais il ne pourrait se résigner à le laisser de côté. Jamais.

Que disent les étoiles aujourd’hui ? Pas grand-chose hein ? Vu que le ciel de cette nuit est voilé par des sombres nuages. Pas une seule étoile pour trouver réponse à tes questions Huralis. Non, elles ne t’ont pas abandonné, elles sont juste absente. Il faudra faire avec. Dommage, car cette nuit tu n’arrives pas à dormir pour une raison qui t’es inconnu. Alors tu es perché là haut, sur cette branche d’arbre, pas très loin du sol. Arbre dénudé de feuille car nous sommes en hiver, arbre qui est juché au sommet d’une colline, colline qui domine cette ville, ville de Jadielle, que l’on peut apercevoir quelques kilomètres plus loin. Tout le monde peut te voir, mais tu t’en fiches bien pas vrai ? Tu es adossé au tronc, une jambe dans le vide, l’autre en appuie sur cette branche solide. Tu fixes l’horizon. Songeur.
° Tout est sombre ce soir … Qu’est-il arrivé à cette ville pour être plongée dans une obscurité pareille ? Tsss … Plus aucune étoile ne brille pour moi. Ma bonne étoile comme disent d’autre m’a laissé depuis bien longtemps. J’ai pourtant essayé d’en retrouver une, dans ce ciel. Mais visiblement, aucune n’a envie de protéger un Lucario aussi dégénéré que moi. Hé hé … C’est la vie.°

Sourire ironique qui se dessine sur ses lèvres, la vie est ironique, la vie est injuste, mais que peut-on y faire après tout ? Ne parvenant pas à trouver le sommeil, il balança sa jambe qui était dans le vide de manière régulière, comme un métronome. Les bras croisés sur son ventre, lovés dans sa fourrure, rien ne semblait pouvoir le troubler ce soir-là. Rien ? Enfin, peut-être ai-je parlé trop vite … Tu l’as senti toi aussi, ce mouvement. Furtif, mais bien là. L’Aura ne se trompe jamais. Il y a bien quelqu’un qui approche. Humain ? Pokémon ? Tu n’as pas envie de le savoir. Tu préfères garder la « surprise ». Un pokémon ne serait pas dérangeant. Quoi que ça reste à voir avec son caractère. Un humain ? Boarf, tu les aimes pas trop. Mais bon, c'est toujours assez marrant ! Et si c'était un dresseur ? La surprise n'en serait que plus complète non ? Quoi de mieux que de voir cette frustration sur leurs visages alors qu'ils lancent futilement leurs pokéballs sur toi ? Rien n'avait son pareil à cette expression, mêlant colère, incompréhension, frustration, et surprise. Sourire ironique qui reste sur ton visage. Petit mouvement furtif d’oreille, pour mieux percevoir le bruit. Jambe qui se balance, comme un métronome. Et la grande symphonie repart, avec une nouvelle partition sur son chevalet …

[Hé ben alors ? Il est tout seul le Lucario ? Qui c'est qui répond ? C'est Bibi ! ]
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Le jeune garçon mâchouilla machinalement son crayon, son esprit encore occupé par ce fichu code qui le tracassait. Si seulement il avait mieux écouté en cours de langues runiques... Les Zarbi étaient vraiment un puzzle en eux – mêmes et le petit brun s'évertuait à le déchiffrer. Ignorant complètement les êtres qui discutaient autour de lui, certains curieux, d'autres angoissés. Il fronça les sourcils, seuls quelques mots qui s'imposaient dans son esprit.

Impossible.

Il ne dit rien, ses yeux cherchant toujours la logique qui aurait dû apparaître. Telle l'illumination... Ce en quoi l'adolescent ne croyait pas. Sora soupira et posa son crayon sur la table, se leva et ne prit pas la peine de remercier l'infirmière qui lui avait donné 'gentiment' un café noir. Après tout, si elle lui avait donnée, c'était pour une bonne raison. Tout d'abord, la jeune femme avait dû connaître son 'métier' et s'était sûrement dit qu'une aide du gouvernement serait plus qu'appréciée. Qui plus est, vu le décolleté profond, l'odeur de rose insupportable que Sora sentait, il était sûr qu'elle ne cherchait pas que ça. Le jeune garçon aux cheveux hérissés passa la porte du centre pokémon et s'aperçut enfin qu'il faisait déjà nuit. Mince. Son appartement était assez loin, et qui plus est, avec le café, il ne dormirait pas de sitôt. Mais quelle idée de venir à Jadielle ?! Il aurait dût rester chez lui et terminer son rapport sur l'invasion massive de Chenipan sur la route 202. Ah. Voilà donc pourquoi il était ici. Vérifier l'état de cette même route. Seulement, à son grand malheur, il avait trouvé une sorte de code écrit en Zarbi sur une feuille blanche. Et à cause de sa curiosité maladive, Sora s'était. complètement détourné de son but original.

Il fixa le ciel étoilé du regard, comme intrigué. Il sentit soudain une vibration dans la poche droite de son pantalon. Le jeune homme en sortit l'objet. Son portable. Il grimaça. Mince, il ne l'avait pas éteint ? Assez étonnant, par le fait qu'il ne s'en servait que lorsqu'il le voulait... Peu importe qui c'était, ça le brun s'en fichait royalement, il l'éteignit. Après tout, rien ne l'obligeait à répondre. C'était sûrement quelque chose de peu important. Dans le cas contraire... Eh bien il rappellerait. Il où elle, peu importe d'ailleurs. A vrai dire, Sora aurait même préféré qu'il ne rappelle pas. Ça ne l'obligerait pas à répondre et à perdre du temps. C'est tout juste si il en avait, du temps. Vu la position de la lune, il devait être neuf heures. Estimation qui était sûrement éronnée car Sora n'était pas un génie, mais il était déjà sûr qu'il n'était pas deux heures ( Ça... Tout le monde peut le deviner, je crois ). Presque instinctivement, il se dirigea vers un lieu moins animé pour se relaxer. Après tout, se détendre sous un arbre était une idée plus que séduisante.

Il se mit à marcher tout droit et remarqua un petit chemin plus isolé que les autres. Il n'y avait pas de lumière qui pourrait être électrique visible, alors il se dit qu'il n'avait rien à perdre à aller là – bas. Son regard se perdit dans les feuillages des arbres qui se trouvaient petit à petit dans son champ de vision. Un éclat de lumière y passait, parfois. Mais c'était bien trop court pour être apprécié. Il n'y avait même pas un seul Cornèbre dans les environs, ce qui était assez étrange. Mais en fait, agréable. Sora n'aimait pas les Cornèbre, et c'était bien le seul pokémon qu'il détestait. Ils l'empêchait de dormir et qui plus est, ils étaient souvent insupportable. Mettez deux personnes insupportables ensemble et elles s'entretuent. ( Vérifié U___u )

- Hein ? Fut sa seule parole cohérente lorsqu'il remarqua enfin sa position.

Les bras croisés au dessus de sa tête, le regard dans le vide, juste en face d'un Lucario. Et en plus, Sora connaissait assez ce genre de pokémon pour savoir qu'ils n'étaient pas en adoration avec les humains...

Huralis n’avait pas spécialement envie de se friter avec quelqu’un en cette nuit obscure. Le problème avec lui, c’est que ça dégénère un peu trop souvent en baston à son goût. À cause de lui ? Sans doute, sans aucun doute même. Mais quoi, on ne choisit pas son caractère, ni sa façon d’agir. On ne choisit pas d’être chiant comme lui, d’être arrogant comme ça et sarcastique comme ce Lucario. Nan, on le choisit pas. Mais croyez-moi que si Hura’ avait un choix à faire sur son caractère, il conserverait exactement le même, gène pour gène. Déjà pour sa fierté personnelle, disons qu’il n’a pas un ego surdimensionné, loin de là, mais il ne supporte pas de perdre la face. Mais bref, on s’égare. La question n’est pas de savoir si on peut choisir son caractère ou pas. Le fait est qu’avec lui, ça finit souvent en bouffage de nez. Surtout avec les pokémons –forcément, on voit pas souvent un humain se battre avec un pokémon, ça se saurait si c’était courant …- mais il faut dire que ça l’énerve un peu. Lui tout ce qu’il veut, c’est être peinard dans son coin à faire ce qu’il veut. Mais visiblement, y’en a pour qui ça ne va pas. Mais ceux là, Huralis les emm… Bref, il leur fait comprendre qu’il n’en a rien à faire de leurs opinions.

La question est donc celle-ci. Cet humain, là, qui vient de surgir de nulle part, en pleine nuit, qui est-il ? Et surtout, est-ce que ça allait encore tourner au vinaigre avec Huralis ? La réponse est sans doute oui, voilà le problème … Tout simplement parce que ce jeune homme est un dresseur. Ca ne se voit pas spécialement mais ça se sent. Il porte l’odeur de pokémon sur lui, et il n’a pas le look d’un coordinateur. Si c’était un éleveur, il aurait beaucoup plus d’odeurs différentes de pokémon sur lui. Or, là, Huralis en sent distinctement moins d’une dizaine. Donc, dresseur. Ou pas remarque, ça pourrait être un simple gamin qui a des pokémons en animaux de compagnie … Nan, mais c’est plus marrant de penser que c’est un dresseur de toute façon. Huralis dès les premières secondes planta son regard couleur rubis dans celui du jeune homme. Il le détailla rapidement, cheveux bruns qui partent un peu n’importe où n’importe comment, il devait faire dans les 16 ans, plus ou moins. Peut-être moins finalement, mais bon on s’en fout en fait. Huralis du haut de ses un mètre quarante deux n’était pourtant pas plus grand que lui. Eh oui, l’espèce humaine aborde des tailles plus hautes que celle des Lucarios. Mais Hura’ est un cas a part à culminer aussi haut, ce qui le rend assez imposant pour un Lucario de son espèce. Le pokémon le fixa d’un air peu hospitalier, comme d’hab quoi. L’ado le gratifia d’un « Hein ? » un peu évasif. Huralis leva un sourcil un peu confus. Quoi « hein » ? Pas très vif d’esprit l’jeune ou quoi ? Il faillit avoir un petit rictus en se disant qu’il n’avait qu’a lui rendre la pareille question paroles enrichies :

-Tsssss …

Lâcha-t-il en sifflant entre ses dents. Certes, il était parfaitement capable de parler à cet humain par la télépathie, comme tout les Lucarios. Ca veut pas forcément dire qu’il en a envie. Il resta stoïque face à lui, attendant une quelconque réaction de sa part. Son oreille gauche avec ses deux piercings et sa boucle en or dévia vers l’arrière. Il faut savoir que ses oreilles fonctionnent comme celle d’un cheval. En l’occurrence, les oreilles en arrières des chevaux ne sont jamais un signe de bienveillance … Non, il n'était pas franchement ravi qu'un humain vienne gâcher sa rêverie nocturne. En attendant, il se dit que s'il n'en sortait rien d'intéressant, il n'aurait qu'a foutre le camp, c'tait plus simple comme ça, mais quelque chose lui dit que la suite des évènements vaudrait le coup d'oeil ...

° 'Me demande d'ailleurs qu'est c'qu'un humain vient fiche ici à c't'heure, 'sont pas censés être dans leurs piaules nan ? Tseuh. Ca m'fera d'la distraction au moins. °

Le brun commençait sérieusement à demander si il n'était pas maudit, ou quelque chose comme ça. Il aurait pût retourner chez lui, à la limite appeler Ishi... C'était sûrement son côté tête brulée qui l'avait emmené ici. Y aurait fallu penser à mettre un GPS dans son crâne, tiens, c'aurait pas été une perte d'argent. Remarque, Sora dépensait son argent en glaces, donc on oublie le truc super cher. Encore, pour acheter un jeu vidéo, ça passe. De toute façon, c'était Shiun qui payait le loyer ce mois - ci. En même temps, si son colocataire avait insisté, l'adolescent n'allait pas dire non. Sérieusement. Et puis ce type n'était pas vraiment comme les autres, il ne bronchait pas lorsqu'il l'insultait et rétorquait plus poliment mais aussi durement.

Qui était Shiun ? Shiun était son colocataire. Ah oui, je suppose que je dois m'expliquer. 17 Ans, blond, et sacrément puissant. Sora l'avait rencontré à Carmin - Sur - Mer, dans un bar dont il connaissait bien le propriétaire. A la suite d'un petit accident, le brun et lui avait dût combattre pour régler ce même accident. Et vraiment, le jeune garçon avait été étonné par la ruse et la puissance de l'ainé. Il avait dût user de ses meilleurs atouts pour pouvoir être à la hauteur. Il n'avait jamais, en oubliant ses match contre le conseil après le gain de ses badges, été en face d'un adversaire aussi puissant. Alors oui, il avait perdu. Amère défaite pour quelqu'un qui s'entraîne dans le but de devenir fort. Néanmoins, il avait accepté de perdre et avait même sourit, amusé. Il était reparti en lui laissant son numéro de portable au cas où. Et voilà que deux semaines plus tard, notre cher gamin antisocial partageait son appartement avec lui.

Qui plus est, Sora adorait manger, et à sa grande joie, Shiun était un as. Si vous vous posez la question, Sora ne demande pas pour piquer dans les assiettes. Sora PREND. Soyez pas étonné, vous deviez sûrement vous en douter.

Il revint rapidement à la réalité. Argh, il devait ajouter rêveur à sa liste de défauts. Combien de personnes penseraient à rêvasser en face d'une sorte de chacal-renard à l'air pas vraiment amical ? Quelqu'un de fou ou encore d'assez taré pour fermer les yeux et avancer droit devant sans vraiment regarder... Ce qui est notre cas.

Le brun arqua un sourcil lorsqu'il vit le Lucario dévier son oreilles. Bon, il était quand même sacrément bizarre comme pokémon. Déjà, il ne partait pas en courant, et deuxièmement, la bestiole ne semblait pas vraiment envisager de faire comme si rien ne s'était passé, et c'était pas très rassurant pour Sora. Alors oui, il savait se défendre, mais avoir des problèmes avec les écologistes du coin pour attaquer un pokémon... Mouais, sans façon. Il n'avait pas envie de passer une nuit au commissariat. Donc si le chacal l'attaquait, il allait devoir courir. Pas vraiment mieux. Il devait sérieusement être maudit. P'têtre après avoir autant dénigré les médiums et les trucs dans l'genre. Le jeune garçon fit alors la meilleure chose qu'il pourrait faire en ce moment. Il s'assit et sortit un petit objet bleuté, encore enveloppé dans un plastique transparent. ( Non, vous lisez bien).

Là où des dizaines de personnes se seraient enfuies en courant, où d'autres auraient attaqués le Lucario, Sora mangeait une glace.

*C'pas comme si j'avais le choix de toute façon...*
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C'court, sorry >< J'ai pas mon ordi et je ne peux pas retoucher sur OpenOffice...