Dosan Fumiko / Terminé

Lentement, mais sûrement, le soleil entama sa longue mais régulière montée dans le ciel de Kantô. L'astre de feu s'éleva, illuminant la face de la terre de ses chauds rayons. Petit à petit, la nature commença à s'éveiller, tandis que les créatures de la nuit se retiraient dans leurs antres obscurs. L'air frais de la nuit se réchauffa peu à peu, tandis que les pokémons et animaux diurnes émergeaient peu à peu de leur sommeil. Un Roucool plutôt matinal survolait une grande propriété, une jolie rivière délimitant une rivière, tandis que de l'autre côté, une plaine s'étendait à perte de vue, couverte d'herbe haute. Tout ceci respirait la vie, les insectes volaient, effectuant des acrobaties dignes des plus grands pilotes, les Rattatas poursuivaient leurs proies, afin d'amener de quoi manger à leurs petits. Bref, une autre journée banale, comme celle d'hier, comme celle de demain.

Soudain, dans la forêt presque tropicale, un bruissement se fit entendre. Comme si quelqu'un tentait de se frayer un passage au-travers de la végétation luxuriante. Sauf qu'en s'approchant d'un peu plus près, on pouvait apercevoir non pas un pokémon, mais un être humain. L'homme en question, plutôt grand, se déplaçait avec une grande aisance, comme si ce n'était pas la première fois qu'il empruntait ce "chemin" au milieu de la forêt. Ici, il se sentait en sécurité, savait qu'il ne risquait rien. Ses yeux noirs teintés de rouge scrutaient chaque feuille, chaque petit caillou à la recherche d'indices. Mais que cherchait-il au juste ? Des points de repères, des marques lui montrant exactement où il se trouvait dans ce labyrinthe d'arbres, de buissons et de fougères.

Cet homme n'était autre que Dosan Fumiko, le Maitre de la Ligue des Quatre. Mais que faisait-il dans cet environnement hostile, lui qui apparaissait si souvent dans les médias lors de grandes soirées de gala, où lors d'époustouflants combats pokémons ? Il était tout simplement sur son terrain, celui qu'il avait acheté pour ses pokémons. Ces derniers, au nombre de six, avaient tous un territoire délimité, où ils pouvaient s'ébattre et vivre en liberté. Dosan ne voulait pas leur infliger de rester enfermés dans une pokéball, sauf lorsqu'il le fallait vraiment. Et lorsque quelqu'un tentait d'infiltrer ce territoire, il avait intérêt à avoir une bonne raison de venir, car en cas de mauvaises intentions, il fallait posséder de solides pokémons pour répliquer à l'équipe de Dosan.

- Tu es là. - Prononcés d'une voix sérieuse, ces trois mots étaient néanmoins emprunts de tendresse et d'amour. Car Dosan aimait ses pokémons par dessus tout. Même s'il pouvait paraitre hostile et froid, l'image que renvoyait cet homme ne reflétait pas sa véritable personnalité, qu'il ne montrait souvent que lorsqu'il se trouvait en compagnie de ses pokémons. Au moment où il avait prononcé ces trois mots, Dosan avait émergé de la forêt, entrant dans une petite clairière, la plus belle de son territoire. Le sol, tapissé d'herbe rase, était parsemé de fleurs de toutes les couleurs, répandant dans l'air une sorte de continuelle nuée de pollen, qui, reflété par le soleil, donnait un air magique à cet endroit. La pureté qui émanait de cette clairière était saisissant. Les bruits extérieurs étaient étouffés. Dosan aimait se rendre ici, se reposer, méditer. Mais cette clairière était aussi la résidence principale d'Aka. C'est d'ailleurs à elle que s'adressaient les trois mots de Dosan. Au milieu de la clairière, sur une sorte de coussin de feuilles, reposait un magnifique Phyllali femelle. C'était à elle que voulait rendre visite Dosan. En s'approchait, le pokémon plante leva la tête en direction de son maitre, et émit une sorte de glapissement de bienvenue.

- Tu as bien dormi ? - Même s'il savait que la nuit avait été calme, Dosan aimait parler avec Aka. Cette dernière avait d'ailleurs déployé toutes ses feuilles, afin de "récolter" les rayons du soleil, emmagasinant ainsi de l'énergie par photosynthèse. C'était une des spécialités du Phyllali. Ne voulant pas déranger son amie, Dosan s'allongea à ses côtés, les bras le long du corps, le regard tourné vers le ciel bleu, parsemé de quelques bancs de nuages cotonneux. Le Maitre de la Ligue Quatre était perturbé. Il avait quelque chose à demander, ou plutôt à annoncer, à son pokémon. Ce dernier avait comprit que quelque chose ne tournait pas rond chez Dosan. Se relevant et repliant légèrement ses feuilles, elle se rendit auprès de son maitre, un air questionneur sur la tête. Dosan ne put s'empêcher de sourire. Lorsqu'il reprit son sérieux, il parla d'une voix calme : - Il y a près de Safrania une grande forêt sacrée, visitée par nombre de pèlerins. Un dresseur les prends en embuscade, et même les plus puissants n'arrivent à le vaincre. Il faut qu'on y aille ...

En effet, Aka était le pokémon idéal, puisque la-dite forêt était celle qui avait vue grandir le Phyllali. Elle connaissait donc parfaitement l'environnement. Et puis ce dresseur utilisait des pokémons de type roche et sol, ce qui rendait le type d'Aka particulièrement efficace. Par contre, Dosan prendrait toute son équipe, préférant être prévenant. Le dresseur en question, un certain Yoka, s'attaquait par surprise au pèlerins, dérobant les offrandes et volant certains pokémons. Plusieurs équipes policières avaient été envoyées, mais toutes avaient été vaincues, soit égarées dans la forêt. Le truand connaissait donc la forêt. Mais que pourrait-il faire face à Aka, supportée par un Tyranocif Shiney, une Lucario, un Drattak, un Milobellus ainsi qu'un Dracaufeu ? Pas grand chose ... par contre, lui-seul possédait une telle équipe, d'une telle puissance de feu. Mais Dosan savait que ses pokémons pouvaient se montrer discrèts et ne pas détruire un seul arbre de cette forêt sacrée ...

Comme unique réponse, Aka ferma les yeux, puis se coucha sur le torse de Dosan. Soupirant, ce dernier se contenta de fermer à son tour ses paupières, puis respira à fond. Le problème était résolu : dès que son pokémon serait prêt, ils se mettraient en route ...